lun. Mar 18th, 2024

La neurologie est aujourd’hui une branche de la connaissance médicale caractérisée par un objet de connaissance incertain. En effet, si ce dernier s’identifie d’une part à une entité anatomico-fonctionnelle commune et distincte, à savoir le système nerveux, d’autre part, plus il s’enrichit de nouvelles connaissances physiologiques, pathologiques et cliniques, plus il tend à déborder ses frontières sur l’ensemble des connaissances de la médecine.

Le nouveau rôle du neurologue
D’autre part, pour circonscrire cet objet de connaissance dans des limites qui restent isolées dans le contexte de maladies concernant exclusivement le système nerveux, ainsi que pour finir par représenter une automutilation de compétences, rendues déliées et rares, ne peut que s’appuyer sur la persistance de lacunes fondamentales dans la connaissance de la réalité biologique qui supporte ces maladies. Si, par conséquent, la neurologie devait céder à la tentation de vivre dans de petites niches de connaissances « spécialisées », finissant ainsi par s’enfermer dans un accueil autoréférentiel d’experts monothématiques de maladies « neurologiques » (telles que la maladie d’Alzheimer, l’épilepsie, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et la migraine), il est très probable que les futures découvertes qui émergeront de la science fondamentale verront bientôt s’effondrer ces frontières nosologiques abstraites et fragiles. Avant même que les carrières scientifiques et cliniques concernées ne soient débordées, cet événement finirait alors par faire reculer la neurologie en tant que discipline médicale.

Une vitalité critique, espérons-le plus robuste, qui a produit en même temps des approches substantielles et des échanges de connaissances fructueux avec d’autres spécialités médicales, de la cardiologie à la rhumatologie, de la psychiatrie à l’orthopédie, va heureusement dans la direction diamétralement opposée. En termes de connaissances physiopathologiques, l’énorme développement des modèles théoriques à la base de la signification informationnelle des échanges entre les systèmes tissulaires à l’échelle microscopique et macroscopique met enfin en évidence la contiguïté substantielle entre les phénomènes d’ordre nutritionnel, immunologique, hormonal et nerveux biomoléculaire.
Au-delà des oppositions quelque peu « partisanes » entre médecine « holistique » et médecine « spécialisée », ces progrès incessants vont obliger chaque opérateur scientifique à acquérir de plus en plus de piliers de connaissances techniques et détaillées sur divers sujets qui, jusqu’à il y a quelques années, étaient considérés comme complètement déconnectés les uns des autres.

Les maladies vasculaires sont l’une des principales causes de décès précoce.
Pour pousser du même côté du barrage, nous trouvons la transformation exceptionnelle, je dirais presque cataclysmique, de l’épidémiologie des maladies modernes, du moins dans notre monde « occidentalisé ». Des grandes pestilences bactériennes des époques préantibiotiques que nous avions passées aux mortalités catastrophiques de la virose des principes du XXe siècle. Avec l’augmentation marquée de l’offre alimentaire, la quasi « stérilisation » des environnements sanitaires domestiques et urbains et la diffusion de modes de travail sédentaires, de l’après-guerre à nos jours, l’Occident a rapidement placé l’homme moderne dans un nouvel environnement, apparemment annonciateur, mais annonciateur, comme nous le verrons, de nouvelles exigences urgentes d’adaptation au niveau biologique. Ces facteurs – une meilleure alimentation, une meilleure hygiène et moins de fatigue physique – sont, avec les traitements antibiotiques et les pratiques de vaccination, considérés comme les principaux promoteurs de la défaite des terribles conditions endémiques-épidémiques qui ont décimé les populations occidentales, en premier lieu la tuberculose.

Une nouvelle ère de bien-être et de bonheur, des années 1950 à nos jours, est venue regarder vers l’avenir sans ombres. Si, toutefois, cela s’est pleinement produit en termes d’augmentation de l’espérance de vie (nombre moyen d’années de vie d’un être vivant à partir d’un certain âge, au sein de la population indexée), les phénomènes épidémiologiques les plus frappants de ces 60 années d’après-guerre ont été la nette augmentation des maladies chroniques par rapport aux maladies aiguës et, dans le cadre du faible taux de mortalité, l’expansion vertigineuse des maladies vasculaires en tant que causes d’invalidité chronique et de décès précoce.

Voir aussi : https://bella.paris/pourquoi-faire-une-abdominoplastie/

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