A la veille de la première Semaine mondiale du sport à Paris, son président et co-fondateur, Lucien Boyer, évoque la plateforme que peut offrir l’événement et le projet de remettre la capitale française sur le devant de la scène sportive.
Le monde change, il est donc logique que le sport s’adapte à son époque. Mais que se passerait-il si l’industrie décidait d’en faire plus ?
En évaluant la vision de la Global Sports Week (GSW), il est tout à fait clair qu’elle considère l’influence du sport sur la société comme une responsabilité à laquelle elle ne peut se soustraire si elle veut réellement mettre en œuvre des changements positifs.
Réunissant certaines des personnalités les plus influentes du monde du sport pour son événement inaugural à Paris, le programme de la GSW vise à aborder les plus grands sujets de discussion au niveau mondial – du changement climatique et de l’incertitude économique aux avancées technologiques et aux troubles sociaux – afin d’amener les leaders dans leurs domaines respectifs à travailler ensemble pour façonner un avenir meilleur.
Dans ce qui sera probablement une période de dix ans pour Paris, qui accueillera la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques en 2023 et 2024 respectivement, ce dernier événement, soutenu par le bureau du président, a pour objectif de laisser un héritage propre à l’industrie du sport au sens large.
On s’est entretenu avec Lucien Boyer (photo ci-dessous), président et co-fondateur de GSW, pour connaître ses réflexions sur ses objectifs, les ambitions sportives de Paris et ce que l’industrie doit faire pour faire une différence tangible.
Lucien Boyer souhaite que la Semaine mondiale du sport soit un événement où les leaders de l’industrie peuvent travailler ensemble pour mettre en œuvre des changements de grande envergure
Quel est le concept de la Semaine mondiale du sport ?
Nous voulions mettre en place une plateforme ouverte pour les personnes impliquées dans le sport et intéressées à partager, à secouer et à façonner l’industrie. La Global Sports Week est un lieu où de grandes questions seront posées et où de grandes réponses seront formulées. C’est un lieu pour les parties prenantes influentes mais aussi pour les personnes qui s’interrogent et se demandent à quoi ressemble l’avenir.
C’est aussi l’occasion pour les gens de se réunir et de faire des affaires utiles. Nous sommes ici pour rappeler à tous l’importance des entreprises responsables pour l’avenir du sport. Nous avons été vraiment surpris par l’enthousiasme et la conviction de faire du sport de masse maintenant, donc il y a un sentiment d’élan et que quelque chose comme cela manquait auparavant. J’espère que nous allons combler cette lacune.
Quelle est l’importance de cet événement pour rétablir la France en tant que centre de l’industrie du sport et pour présenter une nouvelle facette de Paris ?
Je pense que c’est essentiel. Le sport doit faire écho à la modernité, à une nouvelle génération d’entrepreneurs et à de nouveaux types de pensée. Cela vaut pour tout le monde, pas seulement pour la France, mais je pense que le pays doit être à l’avant-garde dans ce domaine. La France a été reconnue comme l’un des fondateurs du sport moderne, mais c’était déjà au début des années 20 en tant que créateur des Jeux olympiques modernes. Nous ne voulons pas regarder en arrière, l’idée est de regarder vers l’avant.
Il est important que Paris ne soit pas seulement perçue comme une grande ville musée qui est magnifiquement respectée et bien préservée, qui a un esprit intemporel. Ce qui est important aussi, c’est que nous fassions partie d’un mouvement du nouveau siècle et surtout de cette nouvelle décennie qui commence. Nous avons beaucoup d’énergie et de capacités, qui sont souvent un peu éclipsées.
Il est nécessaire que la France soit considérée comme un acteur du futur et il y a beaucoup de choses qui peuvent être présentées, révélées et exposées à la Global Sports Week, mais ce n’est pas un événement français. Elle aurait pu se tenir n’importe où ailleurs, il se trouve qu’elle est ici parce que nous travaillons à la Coupe du monde de rugby et aux Jeux olympiques. Si nous avions commencé il y a cinq ans, nous serions au Japon.
Nous voulons être utiles dans n’importe quelle partie du monde. Le sport est une force mondiale au service du bien qui doit conquérir de nouveaux territoires pour rester compétitif face aux autres divertissements, notamment aux États-Unis et en Asie. Nous devons faire en sorte que cette considération soit prise en compte à Paris, ce n’est pas seulement ce qui se passe avec la ligue française de football par exemple. Nous voulons les leaders mondiaux. La venue de Chase Carey pour aborder la décarbonisation de la Formule 1 est un défi mondial et un pas en avant pour toute l’industrie. Il vient à Paris pour faire valoir son point de vue, car il s’adressera à de nombreux pays, pas seulement à un seul.
Chase Carey, PDG de la F1, est l’un des nombreux orateurs de renom qui participeront à l’événement
Quels sont les avantages dont Paris dispose pour être un centre mondial du sport et sur lesquels elle doit s’appuyer ?
Nous sommes au centre de l’Europe, qui se différencie désormais de Londres grâce à Brexit. C’est un réveil incroyable pour tout le monde, mais la conséquence est que cela devrait mieux fonctionner. Dans cette optique, la France dans le monde du sport, si l’on pense à tous les pays membres de l’Union européenne, a le plus de raisons d’être en tête du peloton. Nous représentons l’Europe et c’est un grand marché pour le sport.
Deuxièmement, Paris est un lieu d’investissement et d’entrepreneuriat mondial. Beaucoup de créativité se produit ici. De grandes marques viennent ici à la recherche de talents et le système scolaire produit des cerveaux étonnants, dont certains s’installent sur la côte ouest des États-Unis. Mais nous sommes en mesure d’en retenir davantage ici maintenant parce que nous pouvons leur offrir un espace où ils se sentent plus épanouis, ce qui n’était pas le cas auparavant.